- les situations de recherche-développement : ce sont des opérations de traduction et d’adaptation de résultats de recherche génériques à un contexte particulier.
- les interventions cliniques : elles sont destinées à corriger un problème survenu dans l’organisation partenaire où à anticiper une situation difficile pour l’organisation.
- les dispositifs de recherche-action : ils sont entendus de façon générique comme un ensemble de situations partenariales visant la co-construction des savoirs et des connaissances.
Certaines disciplines SHS ont des pratiques facilitées pour telle ou telle démarche, tel ou tel dispositif – on peut penser aux sciences de gestion ou à la sociologie des organisations pour une familiarité plus grande avec les démarches cliniques, au droit dans sa maitrise des questions de propriété ainsi qu’aux branches de l’économie et de la psychologie orientées sur le comportement du consommateur pour les situations de recherche-développement.
Considérées dans leur ensemble, les SHS présentent trois propriétés qui marquent leur position dans la recherche partenariale. Elles tiennent à la dimension réflexive fondamentale de ces disciplines, à l’incomplétude de chaque discipline considérée isolément face à la complexité des situations-problèmes, à la difficulté d’identifier leur contribution propre dans un ensemble de résultats.
Un accélérateur de la recherche partenariale en SHS : les CIFRE
La convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) permet à « une entreprise de bénéficier d’une aide financière pour recruter un jeune doctorant dont les travaux de recherche, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d’une thèse »1. La visée politique est double : il s’agit de faciliter les échanges entre les laboratoires de recherche publique et les entreprises tout en favorisant l’emploi des doctorants. Les thèses en SHS sont éligibles au dispositif Cifre depuis 2006. En 2016 elles représentent 27% de l’ensemble des bourses CIFRE ( à reprendre sur la base des chiffres d’Irène).
Le soutien de l’ANR à la recherche partenariale
L’ANR a mis en place différents instruments.
Les PRCE (Projets de Recherche Collaborative Entreprises) ne soutiennent que 5% de l’ensemble des projets SHS retenus dans le cadre de l’AAPG et quand c’est le cas, les collaborations sont relativement limitées à des services développés pour la recherche par de petites entreprises.
Les LABCOM ont pour objectif d’alimenter un véritable partenariat de recherche, susceptible d’avoir un effet levier à la fois en termes de production scientifique et d’innovation. Ils sont caractérisés par :
- une feuille de route définissant en commun une stratégie et un programme de recherche et d’innovation structuré sur au moins 4 ans, ne se limitant pas à des objectifs définis à l’avance,
- la mise en place d’une gouvernance commune, stratégique et opérationnelle,
- un contrat de partenariat avec annexe technique et apports respectifs.
Ils offrent un cadre de travail approprié aux échanges scientifiques et à la recherche.
Les apports des laboratoires académiques sont notamment attendus en termes de capacité de recherche, de savoir-faire, de propriété intellectuelle, d’accès à des équipements, etc.
Les apports de l’entreprise concernent essentiellement une capacité de recherche et d’ingénierie, l’accès aux données, la mise en évidence de verrous scientifiques originaux, un savoir-faire technique, la connaissance du marché, l’accès à des équipements.
Il s’agit toutefois d’un instrument de financement bilatéral qui concerne un labo et une entreprise de petite ou moyenne taille. Il est important de souligner que, tout particulièrement dans le cas des LabCom, les chercheurs en SHS devraient pouvoir bénéficier d’une aide accrue pour le montage des accords de consortium et que l’évolution du rapport entreprise/laboratoire soit suivie à chaque instant par l’ANR pour éviter l’effet « prestation », surtout quand des plateformes sont en jeu
Les chaires industrielles constituent une forme de partenariat entre un laboratoire et des entreprises, mais autour :
- d’un candidat titulaire de la chaire, chercheur ou enseignant-chercheur de notoriété internationale (investissement de 80% du temps de travail),
- de travaux de recherche novateurs et stratégiques avec une formation par la recherche industrielle,
- du développement d’innovations scientifiques et technologiques.
Là encore il s’agit d’un instrument qui ne favorise pas assez la formation des jeunes docteurs ni des post-doc avec une spécialité « industrielle » au sens large. Pour renforcer la carrière académique « hors les murs » dans le monde socio-économique et culturel, il faudrait pouvoir développer de nouveaux dispositifs, complémentaires aux bourses CIFRE.
La appels Institut Carnot sont dédiés au développement de la recherche contractuelle entre les structures publiques de recherche et le monde socio-économique.
Les appels Astrid et Astrid Maturation, opérés par l’ANR et financés par l’Agence de l’innovation de défense (AID) visent le développement de la recherche duale.
En complément de ces différents instruments collaboratifs, le Plan d’action 2022 intègre un nouvel instrument pour le financement de partenariats public-privé :
Le Projet de recherche public-privé (PRPP). La finalité de cet instrument collaboratif est de favoriser le développement de nouvelles dynamiques partenariales public-privé ou de permettre la montée en maturité technologique ou sociale de projets de recherche.