Le 4 janvier 2021, la ministre de la Transition Ecologique et la ministre de la Mer ont demandé à l’ADEME de mettre en place une évaluation des impacts des parcs éoliens en mer (perception foncier, emploi, activité économiques…).
En accord avec cette dernière et dans la volonté de mieux comprendre l’articulation que vont développer ces parcs avec le milieu marin et les territoires, aujourd’hui source de tension sur certains sites, il a été décidé de proposer un dispositif de recherche interdisciplinaire, de type observatoire, qui permettra de suivre l’implantation /développement des premiers parcs éoliens en mer et d’analyser leurs ramifications bio socio spatiales.
Le projet en cours de finalisation rassemble plus d’une cinquantaine de chercheur.e, distribués géographiquement et relevant de différents organismes (CEA, CNRS, France Energies Marines, IFPEN, IFREMER, IRD, Universités).
Il portera sur trois façades maritimes et permettra le suivi de 6 sites : en Manche (Fécamp, Courseulles-sur-mer, Saint-Brieuc), en Atlantique (Groix-Belle-île, Saint-Nazaire), en Méditerranée (Leucate, et plus largement la planification stratégique de l’éolien flottant).
Il est organisé en 3 modules, à visée de moyen terme, autour d’une contractualisation par pas de 4 années renouvelables :
- un diagnostic territorial visant à faire un ‘point 0’ sur les sites retenus et débattre localement des visions de futurs énergétiques des territoires concernés (‘ateliers des futurs’ à t=4 ans)
- un suivi thématique visant à analyser et suivre, sur une base annuelle et selon les approches scientifiques en cours dans les différents domaines, les relations entre les parcs éoliens et les milieux marin, terrestre et au niveau local (e.g. emploi, tourisme, pêche, valeur foncière, paysage …)
- un suivi ouvert, interdisciplinaire et participatif, d’enjeux ou de dimensions des relations éolien-milieu en débats (e.g. devenir de la pêche à la coquille Saint-Jacques, effets des parcs sur la richesse halieutique …), permettant d’ouvrir les cadres et méthodes d’analyse en place et de les partager avec des acteurs non-académiques des territoires ou filières concernées.
L’arrivée de l’éolien en mer constitue un tournant anthropologique par l’ampleur des recompositions écologiques, économiques et sociales qu’elle suscite. Si elle peut être source d’opportunités de croissance vers une transition socio-écologique, elle appelle à stabiliser de nouvelles coopérations entre scientifiques et avec la société.