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GDRI ENGAGE – Climate-energy : engaging social sciences

Objectifs et finalité

Le GDRI ENGAGE « Climate-energy, engaging social sciences » contribue à la structuration d’un réseau international de laboratoires de recherche SHS en partenariat avec des associations pour atteindre les objectifs suivants :

  • Développer un positionnement impliqué des SHS sur les questions énergie-climat, dit de « sciences engagées », ouvert à des collaborations renforcées avec la société civile,
  • Accroître la contribution des SHS aux processus experts et stratégiques, en particulier internationaux, selon des modalités qui ne sacrifient pas leur contribution réflexive,
  • Poursuivre le travail de structuration de la communauté SHS- énergie en France afin d’accroître son internationalisation et sa capacité d’interlocution avec d’autres communautés scientifiques

Pour engager ce travail, le GDRI bénéficie d’un groupe étoffé de chercheurs de SHS français (20 pers.) sur les questions énergie-climat. Il possède une dynamique de travail propre dans le cadre de l’alliance Athéna (depuis 2012). Ce groupe a publié un premier agenda scientifique « L’énergie des sciences sociales » (2015) qui rend lisible son action et sa structuration en interdisciplinarité.

Pour atteindre ses objectifs, le GDRI organise la mise en réseau de ce groupe de travail (FR) avec deux centres de recherche étrangers (Québec, Royaume-Uni) et des associations (CLER, RAEE…). L’animation et la structuration de ce réseau se fera au moyen de séminaires, auditions internationales, publications en lien avec les objectifs décrits.

Partenaires

Olivier Labussière (PACTE) et Alain Nadaï (CIRED), les porteurs français du projet de GDRI ENGAGE, bénéficient d’une antériorité de travail en commun depuis plus de 10 ans sur les enjeux énergie-climat, au travers de plusieurs contrats de recherche dont l’ANR COLLENER. Leurs travaux portent, au moyen des outils et méthodes de sciences sociales, sur une diversité d’enjeux énergétiques et technologiques (éolien terrestre et maritime, photovoltaïque, bâtiment performant, smart grid, capture et séquestration du CO2). Ils étudient les processus de construction des politiques qui les sous-tendent et les collectifs sociotechniques qui tentent de les orienter selon une diversité de dimensions (valorisation économique, construction de ressources, recréation de paysages, recomposition sociales et territoriales). Ils coordonnent le GPRO Climat-énergie de l’alliance Athéna depuis mars 2014.

Marie-José Fortin, professeure à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), coordonne des recherches sur les énergies renouvelables (éolien terrestre de portage privé et communautaire) et les gaz non-conventionnels (gaz de schiste) au Québec au sein de la Chaire de recherche du Canada en développement régional et territorial. Ces enjeux posent avec acuité des questions de participation des populations (éolien communautaire, oppositions aux gaz de schiste) selon des modalités et une ampleur qui n’existent pas en France, mais aussi au prisme d’institutions – tel que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), connu internationalement pour son antériorité et son savoir-faire dans la prise en charge des controverses publiques. Cela offre des points d’échange et d’apprentissage pour nourrir les axes du programme, en particulier celui des « sciences engagées ».

Gordon Walker, professeur à Lancaster University, coordonne des recherches sur la demande d’énergie au travers d’une diversité de dimensions (pauvreté énergétique, justice sociale et environnementale, engagement public). Il co-dirige le DEMAND Centre (Dynamics of Energy, Mobility and Demand) qui propose une approche renouvelée de la « demande » d’énergie étudiée au travers des pratiques domestiques, professionnelles et de mobilité. Ce centre bénéficie d’un financement national ciblé pour mettre en réseau des chercheurs de sciences sociales et d’autres communautés scientifiques parmi différentes universités britanniques. Cette organisation institutionnelle en interdisciplinarité, tout à fait originale, offre des points d’échange et d’apprentissage pour nourrir les axes du programme, en particulier celui dédié à l’ « interdisciplinarité ».

Membres à l’origine du projet

En France

  • Centre de Recherche sur l’Habitat (UMR Lavue 7218)
  • Centre international de recherche sur l’environnement et le développement – CIRED (UMR 8568)
  • Centre Norbert Elias – EHESS
  • Institut d’Etudes Européennes – Université Sorbonne Nouvelle
  • Laboratoire d’Economie du Développement Durable et de l’Energie (UMR GAEL 1215)
  • ∙Laboratoire « Eco-anthropologie et Ethnobiologie » (UMR 7206)
  • Laboratoire EDF R&D
  • Laboratoire IRICE (UMR 8138)
  • Laboratoire ITESE-CEA
  • Laboratoire Environnement Ville Société – EVS (UMR 7)
  • Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – LIER (UMR 8178)
  • Laboratoire Méditerranéen de Sociologie – LAMES (UMR 7305)
  • Laboratoire Politiques, Action publique, Territoire – PACTE (UMR 5194)
  • Laboratoire Technique, Territoire, Sociétés – LATTS (UMR 8134)

Au Québec

Groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement régional, de l’Est du Québec (GRIDEQ)

Au Royaume-Uni

  • Centre Demand / University of Lancaster

Activités du réseau ENGAGE

L’animation du réseau ENGAGE consiste en l’organisation de séminaires en France, au Québec et au Royaume-Uni. L’objectif est d’inviter des chercheur.es et des associations à partager leurs expériences de collaboration, leurs cas d’échec et de réussite. Il s’agit ce faisant d’apprendre de la diversité de nos contextes d’engagement dans ces trois pays, en fonction de relations héritées aux politiques énergétiques, au fonctionnement de l’université, aux territoires.

Journées du GDRI ENGAGE « Climate-energy, engaging social sciences », Paris, les 3 et 4 avril 2018, CNRS Michel-Ange

Ces journées ont rassemblé chercheur.es, territoires et associations. Elles ont fait suite à de premiers échanges qui avaient permis de ressaisir une partie des travaux académiques sur les enjeux d’interdisciplinarité (parmi les travaux discutés, ceux de Nowotny, Scott, Gibbons, Barry) et de partager des expériences concrètes d’engagements (débats éthiques, recherche action, militantisme …)

Différents enjeux ont affleuré lors de ces échanges préalables :

i. Quels thèmes communs faire émerger à la croisée des agendas associatifs et des agendas de recherche (justice énergétique, capacités locales, articulation des savoirs sur la transition…) ?
ii. Quelles méthodes de collaboration imaginer entre société civile et chercheur.e.s (plan, phases, moyens, coordination) ?
iii. Comment partager nos résultats et apprendre mutuellement de nos modalités d’action ?
iv. Comment répondre à la pression croissante sur les sciences sociales à la redevabilité (rendre compte à la ‘société civile’) et à l’innovation ?

En écho à ces questionnements, le séminaire s’est organisé autour de quatre ateliers thématiques :

Atelier 1 « Partager la commande, partager les agendas »

Atelier 2 « Partager les données, partager la capacité d’agir »     

Atelier 3 « Renouveler les méthodes de collaboration »

Atelier 4 « Redevabilité et transferts vers la société »

Journées du GDRI ENGAGE, Rimouski, le 25 mai 2019, Université du Québec à Rimouski

Organisée par Yann Fournis et Geneviève Brisson (GRIDEQ), en lien avec Olivier Labussière (Pacte) et Alain Nadaï (CIRED) cette journée d’échange entre chercheur.es, activistes et territoires a été l’occasion d’apprendre de l’organisation de leurs collaborations, notamment en lien avec l’arrivée de grands projets éoliens terrestres. Elle a contribué à mettre en lumière une opportunité de travail collaborative autour d’un Laboratoire ouvert vivant (LOV).

Le travail a comporté l’organisation de deux ateliers participatifs avec les acteurs territoriaux.

Les acteurs de l’Énergie : dynamiques et enjeux autour des grands Projets » atelier chercheurs-milieu : discussion avec des élus

  • Session 1 (matinée) : Grands projets/enjeux et impacts (chercheurs, citoyens, élus et représentants des ministères) – [avec intervention de Marie-Ève Maillé, professeure associée, Université du Québec à Montréal, pour la synthèse et la présentation conclusive]
  • Session 2 (après-midi) : Transition énergétique (chercheurs et militants) – [ avec une conférence introductive de Yves-Marie Abraham, professeur agrégé, HEC Montréal]

Workshop aux Rencontres nationales TEPOS à Clamecy, 25 septembre 2019

Animation collégiale : Samuel Aubin, Collège des transitions sociétale ; Cyria Emelianoff, Le Mans Université ; Olivier Labussière, PACTE Université de Grenoble ; Alain Nadaï, CIRED-CNRS Paris ; Angélique Palle, Institut d’études stratégiques.

Les organisateurs des Rencontres nationales TEPOS ont accepté le principe d’un échange ouvert, sur le thème “les chercheur.es au service des territoires”. Cet échange a rassemblé 28 participants.

L’idée de l’atelier était de faire un premier tour de table pour identifier les questions sur lesquelles il serait utile que les acteurs des territoires puissent bénéficier de l’appui de chercheurs en sciences humaines et sociales.

L’enjeu à moyen terme pour ces chercheur.es est de proposer une redéfinition de la programmation de la recherche sur la transition énergétique et sociétale, à partir d’un agenda de recherche co-construit avec des acteurs territoriaux, en prise sur les besoins et questionnements des territoires.

Les préoccupations exprimées par les participants à l’occasion d’un tour de table témoignent des difficultés rencontrées dans la conduite de la transition à l’échelle territoriale. Elles permettent de constituer 4 sous-groupes de discussion, animés chacun par une ou deux personnes : l’implication citoyenne (C. Emelianoff & A. Nadaï) ; les paysages de l’énergie (O. Labussière), la coopération entre acteurs d’un territoire (S. Aubin) ; le projet territorial de transition (A. Palle)

Les points et enjeux abordés dans chaque sous-groupe sont réunis ci-dessous, ainsi que les questions de recherche qui en ont dérivé.

L’implication citoyenne (C. Emelianoff, A. Nadaï)

  • Comment impliquer/embarquer la population dans la transition énergétique au-delà des publics usuellement mobilisés ?
  • Comment faire évoluer les représentations sociales associées à la consommation ou aux groupes sociaux ?
  • Comment prendre en compte les enjeux de justice sociale dans la transition énergétique ?
  • Comment s’articuler entre associations et recherche pour collaborer ?
  • Questions de recherche associées :

Comment déployer des approches de justice énergétique et climatique [un champ de recherche au sein des Etudes sur la Transition (Transition Studies)] sur les territoires ? Quelles sont les clés d’intéressement des différents publics, et notamment des « publics éloignés », à la transition ? Comment enquêter en partant des besoins des habitants, dans leur diversité, pour les relier aux questions de transition énergie-climat ? Comment travailler à un empowerment des populations ? Comment mettre au travail les théories de l’engagement sur le terrain ? Quelle est l’efficacité des réseaux à cet égard ? Comment développer de nouvelles modalités de recherche, recherche-action, ou action-recherche, et dans quel(s) cadre(s) ?

Le projet de territoire (A. Palle)

  • Comment impliquer davantage les acteurs du territoire (de la commune) dans un projet de transition local
  • Comment gérer les oppositions au projet venant d’acteurs institutionnels
  • Faut-il nécessairement avoir la mairie avec soi (et à défaut faut-il la prendre ?)
  • Questions de recherches associées

Quels sont les facteurs d’engagement, de désengagement des acteurs sur les projets de transition ? A l’échelle individuelle, à l’échelle institutionnelle ? Comment ces projets de transition s’intègrent-ils dans les rapports de pouvoirs entre acteurs du territoire ?

La coopération entre acteurs territoriaux (S. Aubin)

Les échanges ont porté, au-delà de la coopération, sur la mobilisation dans les territoires. Nous nous sommes interrogés sur le rôle des élus et plus largement sur la manière de constituer des espaces de coopération qui permettent de mobiliser plus largement et de constituer un relais, un point d’appui ou un contrepoint à l’action des élus,

  • Comment sensibiliser, orienter les élus ? 
  • Au-delà des élus, comment révéler des capacités de leadership territorial qui ne s’ancreraient pas dans une personne unique ?
  • Comment accompagner des territoires qui vont avancer à des vitesses différentes ?
  • De quels espaces d’apprentissage à la coopération se doter ?
  • Questions de recherche associées 

Quels sont les rôles respectifs des élus et d’autres acteurs dans les territoires engagés dans des transitions énergétiques ? Comment cette capacité d’action territoriale a-t-elle émergé ou est-elle en train d’émerger ? Peut-elle se constituer en marge d’élus non mobilisés et comment ? Lorsque ces derniers le sont, quels est le rôle des autres acteurs ? Peut-on définir ces expériences comme des expériences de coopération ? Dans quel sens, entre qui et pourquoi ? Quels sont alors les espaces porteurs d’un apprentissage à ces formes de coopération ? Au-delà de l’analyse des expériences passées ou en cours, les chercheurs peuvent-ils contribuer à la structuration de tels espaces ? Comment ? Pour y apporter quoi ?   

Les paysages de l’énergie (O. Labussière)

  • Comment aller au-delà des habitant.es déjà mobilisé.es sur les questions de transition ? Le projet de paysage peut-il aider à renouveler les formes de mobilisation et d’échanges ?
  • Comment penser les interdépendances entre espaces urbains et ruraux ? Comment imaginer de nouveaux équilibres métropolitains (ex. bois-énergie, agriculture, transport) ?
  • Comment intégrer la singularité des territoires et des paysages dans les projets de transition ?
  • Questions de recherche associées

Comment mettre des approches par le (projet de) paysage au service d’une appréhension transcalaire des enjeux de transition énergétique ? Comment développer des approches plus systémiques des enjeux de transition énergétique, à la fois qualitatives et quantitatives, de manière à prendre en compte les possibles complémentarités entre les différents territoires ? Comment faire importer les histoires, les sensibilités et les expériences locales dans les expériences de transition ? Quelles formes (récit, film, tracés…) et quelles collaborations développer (chercheur.es, artistes, habitants) pour leur conférer une existence partagée et un rôle dans les projets de territoires et de transition énergétique? 

Workshop ENGAGE online, “Taking sides?Productive engagement between academia and activism on the climate”, Lancaster University, 12th, 20th, 26th May 2021

Both advocates and critics of accelerated climate action and energy transition criticise the procedures and outputs of mainstream climate science. Climate philosophy highlights ideal analyses with little direct application in real world politics and activism. Social and political scientists offer uncertain answers on how change might be supported. Around us the impacts of climate change intensify, and responses within and beyond energy systems continue to fall short of the challenge, while public discourses fragment and polarise in a ‘post-truth’ political climate, in which research findings can be co-opted or misinterpreted to political ends. Some politicians and academics, and many activists, argue that we face a ‘climate emergency’.

For climate and energy researchers, what does it mean to be ‘engaged’ with the issues, publics and activism in an era of ‘climate emergency’? Is it possible or even desirable to avoid ‘taking sides’?

This virtual workshop will tackle these and related timely questions:

How should researchers respond to a climate emergency?

What value do activists see in different types of research, what do they want from the research community and how and why does this vary?

What does research credibility, legitimacy and independence mean for academics and activists?

What does engagement mean for activists and academics?

How can researchers constructively examine the pros and cons of the ‘climate emergency’ framing?

What models of engagement by activists and communities with researchers have proved most productive? How might these models need to evolve?

How might we redefine ‘research impact’ to include benefits for communities and activists when funders tend to measure it in terms of commercial or national policy relevance?

How can researchers mobilise funding and access relevant stakeholders, while being committed to necessary environmental and social change? The workshop will involve presentations from researchers and networks struggling with these questions. The workshop will involve 20-30 participants, roughly equally drawn from academia and activism, and from the UK, France, and Quebec, as partner regions in the Engage project.


Participant.es :

Gordon Walker ; Duncan McLaren ; Alison Crowther ; Alain Nadaï ; Olivier Labussière ; Liz Kalaugher ; Jordan Raine ; Christine Gemmell ; Tina Louise ; Vanesa Castan Broto ; Graham Smith ; Nathalie Ortar ; Angélique Palle ; Suzanne de Cheveigné ; Rebecca Fitton ; Jason Chilvers ; Finaly Asher ; Wolfgang Knorr ; Daniel Jones ; Grégoire Wallenborn ; John Barry ; May Armstrong ; Jean-Michel Hupp ; Nadine Roudil


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